La garantie du canari

Dans les mines de charbon, on a longtemps utilisé des canaris en cage du fait de leur grande sensibilité aux gaz toxiques. Quand l’oiseau s’évanouissait, il était temps de s’inquiéter pour les hommes.

C’est un peu l’idée du Warrant Canary (que l’on pourrait traduire par “garantie du canari”). Cette garantie est une publication régulière, voire automatique, où un prestataire de service indique qu’il n’a pas reçu de demande des agences de renseignements dont il ne pourrait pas parler. Dans le cadre des services en ligne américains, qu’ils n’ont pas reçu de demande de divulguer des informations sur leurs clients hors d’une procédure judiciaire. Si la société reçoit une demande secrète de la justice, elle s’engage à tuer le canari, c’est-à-dire à faire disparaître le fichier canari de son site, informant ainsi qu’elle est sous surveillance, mais sans préciser quoique ce soit, puisqu’elle n’en a pas le droit. Initié par Apple en 2013 – qui a du tuer son canari en 2014 – l’idée a été reprise et développée par l’Electronic Frontier Foundation, le Calyx Institute, l’université de New York et le Berkman Center via un site web dédié (Canary Watch@warrantcanary) qui surveille l’état de santé des canaris publiés par plusieurs sites (Reddit, Pinterest, Tumblr, Medium… ainsi que plusieurs services de VPN) et se répand petit à petit. First Look Media, l’éditeur de The Intercept, le site d’information fondé par le journaliste Glenn Greenwald à l’origine des révélations d’Edward Snowden, a publié son canari ainsi qu’un petit logiciel (AutoCanary) permettant à qui le souhaite de publier sa garantie canari – un simple fichier texte qui s’ajoute aux métadonnées du site.