réseaux sociaux

Israel, Gaza, la guerre & les datas

L’Armée de Défense d’Israël et le Hamas se font la guerre depuis des années dans un cycle de violence toujours plus intense. Tandis que la bataille se joue sur le terrain à Gaza et dans le ciel israélien, une autre bataille se joue dans les réseaux sociaux. (Article de Gilad Lotan, vu dans l’épisode 6 « Le Journal du moi ».)

Non, les réseaux sociaux ne nous enferment pas dans une « bulle »

Les réseaux sociaux nous confrontent-ils à la diversité des opinions, ou nous enferment-ils dans une bulle d’amis et de gens qui pensent comme nous ? Alors que les travaux récents ont surtout souligné le second phénomène, une étude de Pablo Barberá, doctorant en science politique à l’université de New York montre le contraire.

Comment Facebook vous suit (même hors ligne)

On le savait déjà, Facebook collecte une quantité impressionnante d’informations sur le quotidien et le mode de vie de ses 1,4 milliard d’utilisateurs.
Ce qu’on sait moins, c’est que Facebook ne se contente pas de collecter les données que vous postez volontairement. Votre navigation sur des millions d’autres sites est également prise en compte. Pour cela, il suffit d’insérer sur n’importe quelle page une touche « J’aime » ou une fonction de connexion, le fameux « login via Facebook ».
Et même si vous n’avez pas de compte Facebook, vous n’échappez pas au tracking : les carnets d’adresses de vos amis inscrits sur le réseau social, dans lesquels sont répertoriés votre adresse mail et votre numéro de téléphone, sont soigneusement collectés.
Mais Facebook veut aller plus loin. Depuis 2013, le réseau social s’est adjoint les services d’autres fournisseurs de données : Acxiom, Epsilon, Datalogix ou Bluekai. Ces noms qui ne vous disent peut-être rien sont ceux des plus grosses boîtes de commerce de données.

Axciom gère par exemple les données clients de 15 000 entreprises partout dans le monde, y compris en France. Très discrète, cette firme américaine dispose des données (revenus, santé, opinion politique, etc.) de plus de 700 millions de personnes.
Ce que cette collaboration entre Facebook et ces boîtes change, c’est que désormais les deux mondes du « en ligne » et du « hors-ligne » se rencontrent. Comment ? En croisant vos données. Celles de votre navigation sur le net et celle de vos achats en magasin (vous savez, ces fameuses cartes de fidélité et ces e-mails que vous laissez en quittant une boutique).
C’est ici qu’entrent en jeu vos adresses e-mail, vos numéros de téléphone et ceux de vos amis et des amis de vos amis.  Bien sûr, ces informations ne sont jamais échangées directement (protection des données !). Les entreprises concernées ont dû se mettre d’accord sur une méthode d’anonymisation et transformer les adresses mails et les numéros de téléphone en codes numériques et alphanumériques. Mais toutes les autres données peuvent rester inchangées.
Le « hachage » est ainsi toujours effectué de la même manière, à partir d’une adresse mail ou d’un numéro de téléphone, et permet toujours d’obtenir le même résultat. Conséquence : pas de nom, pas d’adresse, mais un code. Et même si l’objectif est d’« anonymiser » les utilisateurs, chaque code correspond en réalité très précisément à une personne.
Malin. Sauf que pour fonctionner, on doit pouvoir identifier l’utilisateur de façon tout à fait certaine. Jusqu’à maintenant, les utilisateurs étaient essentiellement surveillés en ligne à l’aide des cookies, ces petites données sauvegardées sur chaque ordinateur, sans même que l’utilisateur ne s’en aperçoive. Elles contiennent également un code spécifique, grâce auquel l’utilisateur peut être à nouveau identifié lors de sa visite suivante.
Là, le ciblage ne peut fonctionner que si l’utilisateur utilise toujours le même ordinateur et le même logiciel de navigation. Dès que vous changez d’ordinateur, ou qu’il est utilisé par plusieurs personnes, les cookies se mélangent complètement. Ça ne marche carrément plus sur les smartphones et les tablettes.

C’est là qu’entre en jeu Atlas, la nouvelle acquisition de Facebook. Méconnue en France, cette plateforme publicitaire, rachetée à Microsoft en 2013, promet de contourner cette difficulté.
Mieux, sa promesse est d’être capable de reconnaître une personne de façon précise, qu’elle soit connectée sur smartphone, sur tablette ou sur différents ordinateurs. Qu’elle utilise un objet connecté (bracelet de fitness, un appareil de navigation dans la voiture ou une télévision intelligente) ou qu’elle fasse un achat en ligne, Atlas assure être toujours en mesure de la pister.
Pour ne pas vous perdre de vue, la collecte d’informations est menée en continu. Comment ? Chaque utilisateur Facebook possède un numéro spécifique, et Atlas connait ce numéro, car Facebook est inscrit sur le cookie Atlas lors de chaque connexion. Lorsqu’Atlas diffuse de la publicité sur l’un des sites internet liés à Facebook et que l’utilisateur consulte ce site, Atlas peut immédiatement reconnaître cet utilisateur.
Sur smartphones, la technologie diffère, mais le principe est le même. Chaque appareil dispose d’un numéro d’identification unique qui fonctionne comme un cookie : aussitôt que quelqu’un se connecte sur Facebook, le numéro de l’appareil se synchronise avec le numéro de compte Facebook. Le réseau social prétend ainsi être en mesure de tracer en moyenne 60% du temps les applications, telles que Instagram et Whatsapp (rachetées par Facebook).
Ainsi, si l’on combine les informations obtenues grâce aux cookies, aux numéros d’identification des appareils et au compte Facebook, le traçage entre différents navigateurs, appareils et plateformes est rendu possible.

Mais comment un achat en boutique peut-il être relié à un profil ? Il suffit qu’une adresse mail ou un numéro de téléphone soit indiqué lors du passage en caisse lorsque l’achat est réglé avec une carte de fidélité.
Tout cela, Facebook le fait déjà, mais toutes les possibilités de tracking sont loin d’avoir été entièrement exploitées et de nombreuses entreprises suivent les pas de Facebook.
Atlas annonce ainsi presque chaque semaine de nouveaux partenariats. Celui avec Merkle, une entreprise qui possède plus de quatre milliards de fichiers de données clients dans l’assurance et la finance, doit être dévoilé bientôt. BlueKai et Datalogix, avec lesquels Facebook collabore déjà, appartiennent désormais à Oracle, l’un des fabricants les plus importants au monde dans les domaines des bases de données et des logiciels permettant aux sociétés de gérer leurs données clients. Des milliards de données exploitées pour des milliards de profits. En 2014, Facebook a vu son chiffre d’affaires augmenter de 58% : 12,5 milliards de dollars.

Wolfie Christl est à la fois développeur, chercheur, activiste, spécialiste du commerce de données…
Cet article a été rédigée avec la participation de Christiane Miethge pour Do Not Track et a été publié dans le Frankfurter Allgemeinen Zeitung. La version française a été réalisée par Zineb Drief et publiée dans Rue89.

Les Ombres du Net

Un jour sûrement, il y aura sur Internet plus de morts que de vivants. Mais t’es-tu lecteur déjà demandé comment était la vie en ligne dans l’au-delà ?

Tu te réveilles les yeux brumeux. Ta main cherche machinalement le smartphone. Tu déverrouilles l’écran et te voilà connecté aux Internets. Tu commences ton périple journalier. Un peu de web, des apps sociales, du LOL, un RT par-ci, un like par-là, un petit Instagram culinaire, un Vine improbable. Tu consommes, tu produis, bref tu mènes ta barque numérique, insouciant, le cœur léger.

Que dévoilez-vous en ligne ? Beaucoup plus que vous le pensez

Que peut-on comprendre et deviner sur vous à partir de vos navigations sur internet ? Deux experts de la vie privée en ligne – l’économiste Alessandro Acquisti et l’informaticienne Jennifer Golbeck – nous révèlent à quel point nous en savons peu sur la façon dont beaucoup d’autres savent. (article en anglais)

Facebook veut à tout prix votre état civil

Un prêtre américain s’est vu bloquer l’accès à son compte Facebook à la fin de ce mois de janvier. A la place de sa page personnelle, le site affiche un message lui expliquant que son compte a fait l’objet d’un contrôle d’identité, qui a mal tourné pour lui : Facebook lui reproche de ne pas utiliser son vrai nom sur sur son profil. Sauf que le prêtre l’utilise bien : il a juste accolé son titre « father » à son nom civil.

WhatsApp se met au chiffrement pour protéger ses utilisateurs

Après son rachat par Facebook, de nombreux utilisateurs avaient quitté WhatsApp par peur pour leurs données personnelles. Neuf mois plus tard, la principale application de messagerie sur portable du monde vient d’annoncer un renforcement considérable et surprenant de sa sécurité. WhatsApp va devenir de facto l’outil de communications chiffrées le plus utilisé de la planète.

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