Science sans conscience
Le big data est en phase expérimentale, c’est l’euphorie des premières découvertes. Mais qui s’occupe de poser les limites ? « Parce qu’il sera très difficile de faire marche arrière. » – Kate Crawford
Le big data est en phase expérimentale, c’est l’euphorie des premières découvertes. Mais qui s’occupe de poser les limites ? « Parce qu’il sera très difficile de faire marche arrière. » – Kate Crawford
« Lorsque j’ai réalisé que l’application Facebook avait téléchargé le contenu de ma carte SIM sur ses serveurs, ça a été une vraie prise de conscience pour moi. » – Harlo Holmes
Conférence de Jérémie Zimmermann, co-fondateur de La Quadrature du Net, au THSF de Toulouse en mai 2015.
Les enquêtes menées par les régulateurs nationaux sont contraires à l’esprit originel de l’Europe et menacent l’unicité de l’offre de Facebook, estime le géant.
Dans deux jours, l’Assemblée nationale va, dans un vote solennel, c’est à dire où chacun peut être tenu comptable de son vote, adopter ou rejeter le projet de loi sur le renseignement. Je voudrais, dans ce billet, clarifier ce qu’il en est des responsabilités de chacun des députés.
Un expert du Big Data expose clairement pourquoi, selon lui, la « détection automatisée de comportements suspects » prévue par la Loi Renseignement est très dangereuse. En un mot, mettre les gens dans des cases au moyen d’un algorithme forcément imparfait, ce n’est pas grave s’il ne s’agit que d’envoyer de la publicité ciblée, mais ça l’est beaucoup plus s’il s’agit d’envoyer des policiers interpeller des gens chez eux à 6 heures du matin.
Le versant privé de l’espionnage d’Internet par les États, le tracking publicitaire, reste un grand absent de nos débats publics.
Un des arguments les plus entendus de la bouche des défenseurs de cette loi est « si nous ne la votons pas, nous serons responsables du prochain attentat ». Autrement dit « vous autres, opposants, vous faites les complices du terrorisme ».
L’argument porte, comme tous les arguments bassement populistes qui parlent aux tripes plutôt qu’à la cervelle.
Alors que Facebook tente de rassurer ses utilisateurs concernant l’utilisation de leurs données personnelles, en assurant qu’ils en détiennent le contrôle, un rapport belge vient accabler le géant mondial pour non respect des règles européennes sur la protection des consommateurs. Commandité par l’Autorité Belge de Protection des données et rédigé par des chercheurs et des juristes de l’Université de Louvain et de la Vrije Universiteit Brussels, ce rapport d’une soixantaine de pages retient 8 chefs d’accusation contre Facebook concernant le consentement des utilisateurs, les paramètres de confidentialité, les termes du contrat, le croisement et le partage des données, la réutilisation des UGC, la géolocalisation imposée, la politique de « tracking » et le droit des utilisateurs à être propriétaire de leurs données.
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