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Affaire Bluetouff, Loi renseignement, Snowden, Wikileaks : the big picture

Lors de la diffusion de la vidéo « Collateral Murder » par Wikileaks, en 2010, personne n’aurait pu imaginer que 3 ans plus tard on apprendrait que les communications de la planète étaient intégralement surveillées par la NSA. Puis, que la France ferait voter une loi de surveillance de masse d’Internet. Que les lanceurs d’alerte seraient pourchassés par des Etats dits « de droit », comme de vulgaires criminels, (et certains, comme Manning, enfermé pour 35 ans) alors que ce sont ces mêmes lanceurs d’alerte qui dénoncent des crimes d’Etat.

Embarquement immédiat vers la surveillance généralisée et la société de la suspicion !

Le projet de loi sur le renseignement a été massivement adopté par les députés de l’Assemblée nationale, hier mardi 5 mai, malgré une forte opposition à droite, à gauche, et dans la société civile (associations, professionnels de l’internet, syndicats de policiers et de magistrats, …).
Comment la France peut elle faire ce qui a été dénoncé suite à l’affaire Snowden.
Comment sommes nous en train de nous embarquer vers une logique de la surveillance généralisée et de société de la suspicion ?
Refuser cette loi revient-il renoncer à lutter contre le terrorisme ? Ou au contraire, ne sommes nous pas en train de faire exactement ce que veulent les terroristes ?
Bifuraction vers une société de la surveillance et de la suspicion ? Inflexion majeure ? ou évolution constante matérialisée par l’empilement des lois sécuritaires depuis 20 ans.

Surveillance : pour une autre politique des algorithmes

« Lorsque les algorithmes sont devenus capables de détecter des comportements d’achat en ligne, je n’ai rien dit car je n’achetais que très peu en ligne. Lorsqu’ils ont détecté des comportements terroristes, je n’ai rien dit car je n’étais pas terroriste. Lorsqu’ils ont détecté des comportements de joueurs compulsifs je n’ai rien dit car je n’étais pas un joueur compulsif. Lorsqu’ils ont détecté l’ensemble de mes comportements, il ne restait plus personne pour protester. » Voilà où nous en sommes aujourd’hui, c’est-à-dire en 2015. Quelques années après 1984 de Georges Orwell, alors qu’en 1983 naissait le réseau internet tel que nous le pratiquons aujourd’hui, c’est-à-dire une interconnexion de différents «sous-réseaux».