Sept manières dont le monde a changé grâce à Edward Snowden

Le 5 juin 2013, le lanceur d’alerte Edward Snowden révélait la première preuve flagrante de l’existence de programmes mondiaux de surveillance de masse.

Depuis cela, nous avons appris que l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) et son équivalent britannique, le Quartier général des communications du gouvernement (GCHQ) surveillaient les activités en ligne et les communications téléphoniques de millions de personnes dans le monde. Deux ans après les révélations d’Edward Snowden, nous souhaitons faire le point sur ce qui a changé grâce aux documents qu’il a divulgués. (Lire le rapport complet, Deux ans après Snowden.)

Comment protéger ses données selon Edward Snowden

Edward Snowden parle de ce qui a et va changer, deux ans après ses révélations fracassantes sur la surveillance massive des citoyens par les gouvernements.

Le 8 mai 2015, Edward Snowden est intervenu sur la surveillance et la sécurité numérique aux Journées nordiques des médias de Bergen, en Norvège. La séance était animée par le journaliste Ole Torp, qui a commencé par demander comment Snowden et moi nous étions rencontrés. Ce qui suit est une retranscription légèrement éditée de mon interview avec Snowden. Toutes les questions ont été soumises par des journalistes norvégiens dans les jours qui ont précédé la séance.

La garantie du canari

Dans les mines de charbon, on a longtemps utilisé des canaris en cage du fait de leur grande sensibilité aux gaz toxiques. Quand l’oiseau s’évanouissait, il était temps de s’inquiéter pour les hommes.

C’est un peu l’idée du Warrant Canary (que l’on pourrait traduire par “garantie du canari”). Cette garantie est une publication régulière, voire automatique, où un prestataire de service indique qu’il n’a pas reçu de demande des agences de renseignements dont il ne pourrait pas parler. Dans le cadre des services en ligne américains, qu’ils n’ont pas reçu de demande de divulguer des informations sur leurs clients hors d’une procédure judiciaire. Si la société reçoit une demande secrète de la justice, elle s’engage à tuer le canari, c’est-à-dire à faire disparaître le fichier canari de son site, informant ainsi qu’elle est sous surveillance, mais sans préciser quoique ce soit, puisqu’elle n’en a pas le droit. Initié par Apple en 2013 – qui a du tuer son canari en 2014 – l’idée a été reprise et développée par l’Electronic Frontier Foundation, le Calyx Institute, l’université de New York et le Berkman Center via un site web dédié (Canary Watch@warrantcanary) qui surveille l’état de santé des canaris publiés par plusieurs sites (Reddit, Pinterest, Tumblr, Medium… ainsi que plusieurs services de VPN) et se répand petit à petit. First Look Media, l’éditeur de The Intercept, le site d’information fondé par le journaliste Glenn Greenwald à l’origine des révélations d’Edward Snowden, a publié son canari ainsi qu’un petit logiciel (AutoCanary) permettant à qui le souhaite de publier sa garantie canari – un simple fichier texte qui s’ajoute aux métadonnées du site.

Affaire Bluetouff, Loi renseignement, Snowden, Wikileaks : the big picture

Lors de la diffusion de la vidéo « Collateral Murder » par Wikileaks, en 2010, personne n’aurait pu imaginer que 3 ans plus tard on apprendrait que les communications de la planète étaient intégralement surveillées par la NSA. Puis, que la France ferait voter une loi de surveillance de masse d’Internet. Que les lanceurs d’alerte seraient pourchassés par des Etats dits « de droit », comme de vulgaires criminels, (et certains, comme Manning, enfermé pour 35 ans) alors que ce sont ces mêmes lanceurs d’alerte qui dénoncent des crimes d’Etat.

Google Now, l’assistant d’Android sera bientôt omniprésent et saura tout de vous

Avec Now on Tap, un simple geste suffira pour que l’utilisateur accède à des informations contextuelles pratiques, voire à des propositions d’action.

Automatiquement, Google Now va analyser le contexte dans lequel se trouve l’utilisateur : Quelle application est-il en train d’utiliser ? Quel contenu est-il en train de lire ? Dans quel endroit se trouve-t-il ? Est-il occupé ou disponible? Etc. En fonction de toutes ces données, le logiciel va ensuite ouvrir une petite fenêtre dans laquelle il proposera des informations complémentaires, des réponses, voire des propositions d’actions.

Comment Facebook Messenger vous permet de tracer vos amis

« Marauders Map » : c’est ainsi qu’Aran Khanna, étudiant en informatique à Harvard, a nommé l’extension Chrome qu’il a créée pour tracer les déplacements de ses contacts Facebook. Un hommage à la précieuse « carte du Maraudeur » d’Harry Potter, qui permet au jeune sorcier d’observer en direct la position et les déplacements de tous les occupants de Poudlard.

Il n’est pourtant pas question de sorcellerie dans l’outil conçu par Aran Khanna, mais de données informatiques de géolocalisation, mises à disposition par Facebook. Cet étudiant s’est rendu compte que l’application de messagerie Facebook Messenger transmettait, par défaut, les données de géolocalisation de chaque message envoyé. Des informations si précises qu’elles permettent de localiser l’auteur d’un message à un mètre près.

Tracking et publicité représentent 40% d’une page Web

Si la publicité est une nuisance visuelle pour beaucoup d’utilisateurs, son impact s’étend également aux performances des sites web. C’est en tout cas la conclusion à laquelle sont parvenus deux chercheurs qui se sont penchés sur l’effet de l’outil de protection déployé par Mozilla dans Firefox sur les performances et la vitesse de chargement des pages web.

En moyenne, le chargement des pages est 44% plus rapide lorsque l’outil de protection anti-tracking est activé, avec une réduction du volume de données à télécharger estimée à 39% selon les deux chercheurs.

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